… remplace le ciment par des scories d’acier, un sous-produit de la fabrication de l’acier, et les durcit avec du dioxyde de carbone…
Chimiquement parlant :
1- les scories d’acier sont pratiquement la même chose que du ciment.
2- leur fabrication est analogue à celle du ciment.
3- bravo pour la capture du CO2 c’est une idée faisable mais en usine seulement puisque…
4- le ciment standard aussi pourrait être durci avec du CO2 mais en pratique en chantier c’est complètement hors de question et dangereux.Pour ton premier point, veux-tu dire que les scories sont aussi polluantes que le ciment ou tu veux juste dire que ça fait bien parce que ça remplit les mêmes fonctions que le ciment? Et si c’est la question de la pollution, n’est-ce pas quand même mieux parce que ça consiste à utiliser un déchet qui empêche la production d’un autre déchet, c’est-à-dire le ciment dont on n’a pas eu besoin?
En gros : oui, il est mieux de réutiliser que de jeter.
Si on veut creuser le sujet, ça devient très vite très compliqué…
Les productions industrielles de ciment et d’acier sont complexes et variées notamment à cause des sources variées de minerai et de matériaux utilisés pour faire le ciment.
Pour la fabrication du ciment standard, les scories sont déjà employés :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Laitier_(métallurgie)Le laitier correspond aux scories qui sont formées en cours de fusion ou d’élaboration du métal par voie liquide.
Cette matière est un important coproduit des hauts fourneaux, appréciée comme remblai ou comme matière première dans la fabrication du ciment.Chaque étape de transformation nécessite de l’énergie qui le plus souvent se présente sous la forme de combustible fossils.
Les ciment n’existent pas de façon naturelle à la surface de la Terre parce que son composé principal, l’oxyde de calcium, y réagit rapidement avec l’eau pour produire l’hydroxyde de calcium et réagit avec le dioxyde de carbone pour y produire le carbonate de calcium.
Par contre la gangue qui est un minéral accompagnant les minerais de fer sont le plus souvent composé de silicates. Or, ces minéraux contiennent (notamment) du silicium du calcium et de l’oxygène. Le calcium s’y trouve sous une forme moins réactive et donc moins hydratée et moins carbonté. Ces formes demandent moins d’énergie pour obtenir des ciments (ou analogues).
Merci pour cette super réponse. T’es quoi? Chimiste? Ingénieur? Curieux de nature et tu lis l’encyclopédie pour le fun?
J’ai une bonne formation universitaire, j’ai déjà travaillé en recherche appliquée, (électrochimie et piles à combustible) et j’ai une certaine passion pour la physique et la cosmologie.
C’est super, merci.
Tu as l’air ce connaître ces question assez bien.
J’ai une question : comme alternative au béton, serait-il possible de recommencer à construire en pierre? Un peu comme cet édifice : https://www.google.com/maps/@46.814624,-71.2028958,3a,75y,254.35h,116.35t/data=!3m6!1e1!3m4!1sD2Kj2lGaqEFGuYhr7xdxLg!2e0!7i16384!8i8192?authuser=0&entry=ttu
(C’est sur la rue Saint-Pierre à Québec, près du musée de la Civilisation.)
Les constructions en pierre sont plus dispendieuses que le béton et sont esthétiquement plus raffiné. Le fait que ça soit plus cher, si on pousse l’analyse, mènera nécessairement à un coût écologique (aussi) plus important. Pour éviter cette conclusion que nous n’aimons pas du tout, il faut tenir en compte le fait que l’on veut tout de même que la population ait quelque chose à faire (et on en anule le cout) et qu’ils aient de quoi se nourrir (aussi cout = $0). À ce point là, la question est tellement complexe que je n’essaierai même pas d’aller plus loin.
Comme deuxième tentative de réponse, il faut noter que la plus grande partie du béton c’est de la pierre de toute façon (granulats de différentes tailles). Or, plus l’ouvrage est gros, plus les granulats peuvent être de taille importante. Cela permet la réduction de la fraction ciment (et donc le coût du matériau et le coût écologique).
Je ne suis pas sûr de comprendre le premier paragraphe…
Mon explication n’y est pas clair parce que je ne comprends pas bien moi-même … Mais je me rappelle avoir lu des analyses de spécialistes dans ce domaine et leur analyse se bute sur l’aspect humain. (analyse des intrants d’un produit).
Je m’intéresse pas mal, en amateur, aux questions de constructions, pas tant question de matériaux, mais plus quoi construire comment d’un point de vue d’urbanisme. En cherchant à me faire une idée sur le troisième lien à Québec, j’ai découvert Strong Towns et la chaîne youtube NotJustBikes qui ont m’ont fait voir la ville de façon différente.
Mais je trouve les questions de matériaux et tout ça très intéressantes aussi.
Mon internet est limité à mon cellulaire et donc à 3 gigas octets par mois. Pour cette raison je ne regarde pas de vidéo (j’ai pas de télévision non plus).
En ce qui concerne la construction de maisons je me suis bâti moi-même (autoconstruit). Ça m’a pris deux ans incluant faire les plans obtenir les approbations à la ville, faire l’excavation, placer les fondations … et tout le reste.
La finition intérieure est minimale mais j’ai bâti à moins de 100 000 $ incluant le terrain et je suis tranquille : il n’y a plus de locataires qui me marche sur la tête.
(c’était avant la pandémie, le prix des matériaux a augmenté depuis).Félicitations pour la maison, c’est quand même quelque chose.
P.S. :
voir aussi :
https://en.m.wikipedia.org/wiki/TalcPatents are pending on the use of magnesium silicate as a cement substitute. Its production requirements are less energy-intensive than ordinary Portland cement (at a heating requirement of around 650 °C for talc compared to 1500 °C for limestone to produce Portland cement), while it absorbs far more carbon dioxide as it hardens. This results in a negative carbon footprint overall, as the cement substitute removes 0.6 tonnes of CO2 per tonne used. This contrasts with a positive carbon footprint of 0.4 tonnes per tonne of conventional cement.